Véronique Gallo : écouter sa petite voix pour se réinventer

Il y a des voix qu’on croit connaître. Et puis, lorsqu’on tend vraiment l’oreille, on découvre des silences, des blessures, et parfois, des renaissances.

Dans cet épisode de La petite voix, j’accueille Véronique Gallo, humoriste et écrivaine belge, connue pour ses one-woman shows aussi drôles que tendres.

Derrière la quarantenaire pétillante, il y a une ex-prof de lettres, une mère de famille, une petite-fille italienne habitée de spiritualité… et surtout, une femme qui a appris à écouter sa petite voix.

De prof de lettres à raconteuse d’histoires

Avant de devenir humoriste, Véronique enseignait la littérature à des adolescents. Un métier qu’elle aimait profondément, mais qui la laissait sur sa faim. Depuis l’enfance, elle sentait pourtant qu’elle était faite pour la scène.

« Dès mes 9 ou 10 ans, je savais que quelque chose se jouerait avec le théâtre et l’écriture », confie-t-elle.

Mais dans son entourage, l’art restait un loisir. Alors, elle s’est conformée : des études de lettres, un poste stable, une vie bien rangée. Jusqu’au jour où la vie est venue la secouer.

Un double choc qui change tout

Le décès brutal de son père, suivi de la maladie de sa grand-mère italienne, bouleverse tout. Véronique accompagne cette femme forte dans ses derniers mois, enceinte de son deuxième enfant.

Cette année-là, elle comprend que remettre à plus tard n’est plus une option.

« Je me suis dit : je ne veux pas que mes petits-enfants entendent un jour : “Mamie aurait aimé monter sur scène, mais elle ne l’a pas fait.” »

Cette promesse à elle-même deviendra un moteur. Elle se met à écrire, d’abord pour ses élèves, puis pour elle.

Une cheville foulée… et le destin qui s’en mêle

Après un stage de théâtre d’été, elle envoie un texte à un petit café-théâtre bruxellois. La directrice, débordée, la remballe. Trois jours plus tard, un mail inattendu :

« Je me suis foulé la cheville en descendant dans la Samaritaine. J’ai lu votre texte. Je veux vous voir. »

Le genre de synchronicité que Véronique ne prend pas à la légère.

Cette blessure anodine marquera le début d’une aventure artistique. Quelques mois plus tard, elle monte sur scène pour la première fois avec son spectacle On ne me l’avait pas dit.

Ce soir-là, dans la salle, une critique du Soir tombe sous le charme et lui offre une première reconnaissance.

Le succès est lancé.

L’humour comme remède, la parole comme libération

Véronique ne se définit pas comme humoriste, mais comme raconteuse d’histoires.

Ses spectacles – Vie de mère, Femme de vie, La vraie vie – oscillent entre rire et émotion, avec une tendresse rare.

Elle y parle sans filtre de maternité, de charge mentale, de ménopause, de doutes, mais toujours avec humour et douceur.

« Je n’aime ni la moquerie ni le sarcasme », dit-elle. « Je préfère raconter la vie telle qu’elle est : un peu folle, parfois dure, mais toujours belle. »

En libérant sa propre parole, elle libère aussi celle des femmes. Car derrière ses textes, se cache un message : on a le droit d’être multiple, imparfaite et vivante.

La rencontre d’un moine zen et la naissance d’une spiritualité apaisée

Si Véronique a trouvé sa voix sur scène, elle a trouvé la paix intérieure grâce à un homme : Stéphane, un moine zen devenu son mentor.

Au départ, elle cherchait un coach artistique. Elle a trouvé un guide spirituel.

« Il m’a appris que la foi, ce n’est pas espérer, c’est savoir. »

Depuis, la méditation rythme ses journées. Elle l’aide à faire taire ce qu’elle appelle « le hamster » dans sa tête, ce mental qui veut tout contrôler.

Cette spiritualité lui a donné confiance : quoi qu’il arrive, tout fait sens.

« Je sais que même les épreuves ont une raison d’être. »

Une histoire d’amour inattendue : quand la petite voix mène au cœur

Et puis, un jour, sa petite voix l’a poussée à accepter un spectacle aux États-Unis.

Là-bas, sur le tarmac, elle croise le regard de Caro. Coup de foudre immédiat.

« Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait. J’étais hétéro, elle aussi. Mais c’était une évidence. »

Depuis, leur histoire dure. Une relation qui, une fois encore, l’a menée hors des sentiers battus.

Pour Véronique, suivre sa petite voix, c’est oser l’inattendu.

« Même quand la vie semble nous pousser dans le vide, le parachute finit toujours par s’ouvrir. »

Écouter sa petite voix : un art du discernement

Dans le deuxième épisode, Véronique partage avec clarté et humour ce qu’elle a appris de cette fameuse petite voix.

Selon elle, trois forces dialoguent en nous :

• Le cerveau logico-mathématique, celui qui raisonne et calcule les risques.
• L’ego, qui cherche à plaire, à briller, à correspondre.
• La petite voix, discrète, mais toujours juste.

« La petite voix, dit-elle, c’est cette amie bienveillante qui nous dit ce qui est bon pour nous. Elle ne crie jamais. Elle chuchote. »

Elle nous invite à observer nos pensées et à nous demander : qui parle ?

Le mental, l’ego, ou la voix du fond du ventre ?

C’est à ce moment-là qu’on peut reprendre le pouvoir sur nos choix.

Tenir compte de l’impermanence

Pour Véronique, écouter sa petite voix, c’est aussi accepter que tout change.

Nos envies, nos humeurs, nos décisions évoluent.

« On a le droit de dire oui aujourd’hui et non demain. La vie est impermanente. »

Cette souplesse intérieure est au cœur de son équilibre : elle permet d’accueillir les virages, les pauses, les recommencements.

Un chemin vers plus de liberté.

Les grands enseignements de l’épisode avec Véronique Gallo

1. La souffrance peut être un cadeau

La mort de son père et la perte de sa grand-mère ont été les déclencheurs d’une vie plus vraie.

Pour elle, la douleur est souvent le passage obligé de la transformation.

2. Le courage, c’est d’être soi

Suivre sa petite voix, c’est refuser les cases : ni humoriste pure, ni prof, ni simple maman, mais une femme entière.
Cette authenticité est sa plus belle réussite.

3. La foi, c’est savoir

Sa rencontre avec le moine zen lui a appris que la foi n’est pas croyance mais confiance.
Une certitude tranquille que tout ce qui arrive a du sens.

4. L’humour comme chemin de guérison

Rire des absurdités de la vie, c’est déjà les apprivoiser. L’humour, chez Véronique, est un outil spirituel : il relie les cœurs.

Conseils pratiques de Véronique pour écouter sa petite voix

Identifier « qui parle »

Avant de décider, posez-vous cette simple question : qui s’exprime ? Le mental qui calcule ? L’ego qui veut plaire ? Ou la petite voix qui sait ?

Observer sans juger

La petite voix est douce, jamais culpabilisante. Si une voix intérieure critique, c’est le mental. Apprenez à reconnaître la différence.

Tenir un carnet d’intuitions

Véronique note dans un carnet les phrases, ressentis ou élans qui lui viennent spontanément.  Car la petite voix est fugace, et l’écrire permet de la garder vivante.

Parler à voix haute

Lorsqu’un doute surgit, verbalisez vos pensées. Le simple fait de les dire fait souvent retomber la confusion.

Cultiver le silence

La méditation, le yoga ou la marche sont autant de portes d’accès à cette voix intérieure. C’est dans le calme qu’elle se fait entendre.

Et si on osait, nous aussi, écouter notre petite voix ?

À travers son parcours de femme, de mère et d’artiste, Véronique Gallo nous rappelle qu’il n’y a pas d’âge pour se réinventer. Suivre sa petite voix, c’est parfois perdre pied… pour mieux se retrouver. C’est oser vivre une vie plus juste, plus pleine, plus vraie.

Écouter l’épisode
Parce qu’il y a mille façons d’écouter sa petite voix

Dans ces deux épisodes lumineux, Véronique nous offre bien plus qu’un témoignage. Elle nous tend un miroir, celui d’une femme qui a osé se dire : « Et si je me choisissais ? » Alors, si vous aussi vous sentez ce frémissement intérieur, cette envie d’un ailleurs plus aligné…Prenez un moment pour écouter La petite voix. Vous verrez, peut-être que la vôtre se fera entendre à son tour.