Quand la petite voix devient évidente
Dans cet épisode solo de La petite voix, j’avais envie de m’arrêter sur une question que vous me posez souvent.
Comment sait-on que c’est vraiment notre petite voix qui parle ?
À quel moment l’intuition cesse d’être floue pour devenir une évidence ?
En effet, derrière le titre de cet épisode, il y a une idée que je souhaite nuancer.
Oui, parfois, on se dit “mais bien sûr”, comme si tout devenait limpide d’un coup.
Mais non, ce chemin vers l’évidence n’est ni simple, ni confortable, ni immédiat.
À travers les derniers épisodes du podcast, mais aussi mon propre parcours, je propose ici une réflexion sur ces moments de bascule. Ces instants rares où quelque chose s’impose à nous, presque malgré nous.
L’évidence ne surgit jamais dans le confort
Quand la petite voix apparaît dans les moments limites
Premier enseignement de cet épisode solo : l’évidence surgit rarement dans des périodes tranquilles. Au contraire, elle apparaît souvent dans des moments que j’appelle, faute de mieux, des moments “limites”. Je pense par exemple à Mickaël, pompier belge, que vous avez entendu récemment dans La petite voix. À 17 ans, il se retrouve confronté à un accident de la route, aux côtés de son père, lui aussi pompier. Sans réfléchir, il sait quoi faire, comment rassurer, comment agir.
Ce n’est pas une décision mentale.
C’est une réponse instinctive, immédiate, presque évidente dans l’action. C’est là que quelque chose se révèle.
De plus, ces situations inconfortables ont un point commun. Elles nous mettent face à nous-mêmes, sans possibilité de fuite.
Quand il n’y a plus vraiment le choix
L’intuition comme instinct de survie
L’évidence ne demande parfois pas notre avis.
Elle s’impose parce que rester immobile serait plus dangereux que d’avancer.
Thierry Janssen, que j’avais reçu il y a quelques années dans La petite voix, en est un exemple très parlant.
Chirurgien à la vie bien rangée, il entend un jour cette phrase intérieure très claire :
“Si tu continues comme ça, tu vas mourir. »
Il ne s’agit pas d’un caprice, ni d’un vague désir de changement.
Il s’agit d’un appel vital, presque brutal.
Dans ces moments-là, l’intuition n’est pas douce.
Elle est nette, tranchante, parfois même effrayante.
Mais elle ne laisse pas vraiment d’alternative.
La petite voix ne passe pas par la tête
Une évidence avant tout corporelle
Deuxième enseignement majeur de cet épisode : la petite voix ne parle pas au mental. Elle passe par le corps.
En effet, notre mental est souvent un très mauvais conseiller.
Il analyse, anticipe, doute, freine, compare.
Le corps, lui, ne filtre pas.
Quand quelque chose est juste, on le sent.
Cela peut être un apaisement profond, un élan, un soulagement, ou au contraire un électrochoc intérieur.
Margot, que vous avez entendue récemment dans le podcast, l’exprime très bien.
Le jour où elle participe à une soirée de vente de sextoys, sans intention particulière, elle se retrouve à co-animer.
Tout devient fluide, évident, naturel.
Elle ne réfléchit pas à un projet professionnel.
Elle ressent simplement qu’elle est exactement à sa place.
Reconnaître le “je suis à ma place”
Quand le corps dit oui avant la tête
Ce type d’évidence ne demande pas d’argumentaire.
Il n’y a pas de plan à cinq ans, ni de tableau Excel, ni de stratégie longuement pensée.
Il y a un sentiment très clair : “Je suis chez moi.”
De plus, ce ressenti est souvent accompagné d’une énergie nouvelle.
On ne se force pas, on ne se motive pas, on ne se pousse pas.
On avance naturellement.
C’est aussi ce que raconte Thierry Janssen dans un autre moment clé de son parcours.
Gêné par un bruit de marteau-piqueur, il décide de revenir à ses sensations corporelles.
Ce qui devait être une simple tentative d’apaisement devient une expérience profonde de silence intérieur.
Encore une fois, rien n’était prémédité. L’expérience surgit parce que l’espace était là.
Avant l’évidence, il y a le travail invisible
Rien n’arrive sans traversée intérieure
Troisième enseignement, et peut-être le plus important : l’évidence arrive rarement sans préparation.
Elle est souvent le fruit d’un long travail intérieur, discret, parfois douloureux.
Contrairement à une idée répandue, la petite voix ne tombe pas du ciel pendant que l’on attend sur son canapé.
Elle émerge parce qu’on a déjà beaucoup travaillé.
Margot, encore elle, en est un exemple fort.
Avant de trouver sa vocation, elle traverse une enfance marquée par des traumatismes lourds.
Elle doit composer avec la colère, la honte, une image d’elle-même dégradée, et une relation compliquée à son corps.
Pendant des années, elle lit, elle consulte, elle se fait accompagner, elle se confronte à elle-même.
Ce n’est pas confortable, ni rapide, ni linéaire. Mais c’est ce travail qui crée l’espace nécessaire pour que l’évidence puisse émerger.
Faire de la place pour entendre sa petite voix
Quand l’espace intérieur devient possible
Je me reconnais beaucoup dans cette idée.
Lorsque je raconte la naissance de La petite voix, cela peut sembler très fluide, presque magique.
Pourtant, cette idée n’aurait jamais émergé sans la maladie.
Mon cancer du sein m’a obligée à m’arrêter, à ralentir, à regarder autrement ma vie.
Je n’ai pas choisi cette pause, mais j’ai choisi d’en faire quelque chose.
Pendant cette période inconfortable, j’ai gratté, questionné, nettoyé, fait du tri.
Et c’est parce que cet espace s’est créé qu’un jour, une idée toute simple a pu surgir.
Faire un podcast.
Donner la parole.
Écouter.
L’évidence devient évidente parce qu’on lui permet de le devenir.
Les grands moments d’intuition sont rares
Apprendre à ne pas les attendre à tout prix
En conclusion, j’avais aussi envie de rappeler une chose importante.
Ces grandes épiphanies sont rares.
Oui, nous avons des intuitions au quotidien.
Des petits signaux, des ressentis discrets, des alertes douces ou fermes.
Mais les grands moments de bascule ne sont pas si fréquents.
Et c’est très bien ainsi.
Cela ne signifie pas que l’on échoue si l’on trébuche, si l’on doute, si l’on n’écoute pas toujours.
Cela fait partie du chemin.
Écouter sa petite voix, ce n’est pas réussir à tous les coups.
C’est accepter d’apprendre, encore et encore.
Ce que cet épisode de La petite voix nous apprend
Les enseignements clés à retenir
À travers cet épisode solo, plusieurs idées fortes émergent.
- L’évidence naît souvent dans l’inconfort.
- Elle passe par le corps plus que par la tête.
- Elle s’appuie sur un long travail intérieur préalable.
- De plus, la petite voix ne promet pas une vie facile. Elle propose une vie plus alignée.
- Et enfin, elle ne se manifeste pas sur commande. Elle apparaît quand l’espace est prêt.
Comment créer les conditions pour entendre sa petite voix
Quelques pistes concrètes inspirées de l’épisode
Sans donner de recette miracle, cet épisode invite à plusieurs choses simples.
- D’abord, accepter les moments de pause imposée, même s’ils sont inconfortables.
- Ensuite, revenir au corps, aux sensations, plutôt qu’aux raisonnements incessants.
- De plus, oser se faire accompagner, lire, explorer, se questionner, même quand cela remue.
- Enfin, ne pas attendre un grand signe spectaculaire, mais rester attentif aux mouvements subtils. Ce sont souvent eux qui ouvrent la voie.
Écouter l’épisode pour aller plus loin
Et si votre évidence vous attendait déjà ?
Si ces réflexions résonnent en vous, je vous invite vraiment à écouter cet épisode solo de La petite voix.
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